Les douleurs post-opératoires
Généralités
La douleur chronique postopératoire est une pathologie fréquente, elle représente environ 20 % des consultations spécialisées. Cela se produit selon :
- Les caractéristiques du patient (âge, corpulence, taille, antécédent…)
- L’opération subie
- Partie du corps opérée
La douleur postop peut avoir deux causes distinctes, inflammatoire ou neuropathique (nerfs) :
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Inflammatoire
Elle vient du traumatisme tissulaire lié à la chirurgie, après une coupure la cicatrisation fait mal, c’est identique. Ouvrir une partie de votre corps laissera une cicatrice, non apparente, mais qui tirera de temps en temps comme n’importe quelle cicatrice. Une opération induit une sensibilité du système nerveux et conduit avec le temps à une sensibilité excessive, plus ou moins importante, de la zone opérée.
Neuropathique
La deuxième origine serait une lésion nerveuse (ce qui fut mon cas, section d’un nerf) qui engendre une hyperexcitabilité conduisant à une douleur neuropathique que l’on appelle hyperalgésie. D’autres exemples sont : La lésion des nerfs intercostaux (chirurgie thoracique), du nerf intercosto-brachial (chirurgie mammaire) et des nerfs ilio-inguinal, et génito-fémoral (chirurgie herniaire).
On commence à parler de douleurs chroniques environ deux mois après l’opération subie, si vous venez de vous faire opérer, ne vous stressez pas plus car l’état psychologique et la gestion du stress ont une importance majeure dans votre rétablissement, ainsi qu’un impact direct sur les douleurs que vous pourriez avoir. soyez ZEN !
Traitement médical
La prise en charge médicale consiste en un traitement médicamenteux selon les trois paliers de l’OMS :
Palier 1 : Paracétamol, anti-inflammatoires non stéroïdiens
Palier 2 : Opiacés faibles (tramadol, codéine…)
Palier 3 : Opiacés forts (morphine, oxycodone…).
Pour ma part, je vous conseille d’éviter au plus possible ces médicaments. Mes douleurs étant très intense, et les médicaments inefficaces, la seule réponse que j’ai eu lors des rendez vous médicaux était : Augmentez les doses. A force de me bourrer de médicaments, les effets secondaires se faisaient de plus en plus fort, résultat : Crise d’angoisse, Crise d’épilepsie, Absences. Ce dernier s’est révélé lorsque j’ai arrêté tous les médicaments du jour au lendemain car je ressemblais à un fantôme. Petit à petit… je me suis réveillé… Je me suis rendu compte que j’avais oublié le prénom de certaines personnes de mon entourage, ce que j’avais fais le mois dernier, la semaine dernière. Inquiet, je vais donc voir mon médecin généraliste que je n’avais pas revu depuis l’opération (car je voyais des spécialistes) :
« Bonjour, je viens vous voir car vous aviez raison pour le pneumothorax, je me suis fais opéré il y 2 mois, et j’ai arrêté les médicaments, cependant il m’arrive des choses bizarres, je ne me rappelle plus de certaines choses, je me sens vaseux… Une idée de ce qu’il m’arrive ? »
Je finis d’expliquer la raison de ma présence dans son bureau, et je vois son visage se décomposer petit à petit, elle prend une inspiration et sa voix bégaille un :
« Mais.. Mais.. Sébastien… Tu es venu me voir hier après midi, tu étais ici, nous en avons déjà parlé, tu ne te souviens pas ? «
Ah … Ah … Et bien croyez moi, cela fait l’effet d’un uppercut directement dans la gorge, aucun souvenir.
Alors évitez au maximum les opiacés, ou dans une moindre dose, et sur une petite période.
Concernant le Pneumothorax
Après un pneumothorax, des douleurs résiduelles peuvent faire suite à l’opération, il se peut que ces douleurs perdurent pour plusieurs mois. Mais ne vous affolez pas, à chaque problème, sa solution.
Selon la gravité de votre pneumothorax et sa cause, lesdites douleurs ne sont pas forcément le signe d’une récidive. Elles se situent malheureusement aux mêmes endroits que les douleurs que vous avez pu ressentir lorsque votre pneumothorax s’est déclaré. Au niveau du pectoral, des côtes, parfois dans le dos comme une douleur qui transpercerait de devant à derrière.
Le drainage
Un drainage thoracique est une manoeuvre médicale consistant à insérer un tube au niveau d’un espace intercostal, le tube plongeant ensuite dans l’espace décollé entre la plèvre pariétale et la plèvre viscérale, endroit pouvant s’être rempli d’air ou de liquide. C’est une expérience traumatisante pour le corps, car pour accéder à cet espace il est nécessaire de passer à travers le muscle intercostal.
Un trou dans un muscle, aura forcément des conséquences sur votre état physique. Imaginez avoir votre biceps perforé, une fois soigné, vous aurez du mal à effectuer une flexion/extension brachiale, à soulever du poids, ou bien même à serrer le poing. Appliquez ceci à votre paroie intercostale, et les mêmes répercutions sont à prévoir, seulement voilà il ne s’agit pas seulement de tiraillement en buvant son café le matin. Les muscles thoraciques sont utilisés lors de la respiration, des mouvements de rotation et de flexion/extension du buste. Ces actions peuvent être douloureuses dans la période suivant la sortie de l’hôpital. Une chose à laquelle il faut s’attendre, et qui est une mauvaise passe pour tout le monde, la phase « TBR » : Tousser, Bailler, Rire. J’ai inventé l’acronyme « TBR » au cas où vous vous demandez d’où je le sors ^^
Ces actions provoquent une contraction forcée des muscles intercostaux, et je ne vais pas vous mentir, ca fait mal ! Ce conseil peut paraitre évident ou sôt, mais la meilleure solution que j’ai trouvé sur le moment est de se retenir dans la mesure du possible, ou bien dans la même idée, atténuer la force avec laquelle on peut tousser/éternuer/bailler.
Le talcage
Le talcage pleural est une technique de « collage » qui consiste à recoller le feuillet viscéral, qui enveloppe le poumon, et le feuillet pariétal qui tapisse la face interne de la cage thoracique. Pour cela, on pulvérise du talc en poudre stérile dans la cavité pleurale.
Le talc a un effet irritant, il provoque une inflammation de la plèvre qui pousse le feuillet viscéral et le feuillet pariétal à se rapprocher. Une fois en contact, la paroie peut cicatriser et reste ainsi souder, évitant ainsi une récidive.
Après l’opération, cette inflammation peut notamment provoquer des douleurs, donc si vous n’avez pas eu de drainage, il est tout de même possible de sentir une certaine gêne. Un chirurgien m’avait fait part d’une hypothèse concernant mes douleurs intenses, hypothèse qui n’est pas vérifée, possiblement fausse, possiblement vraie. Celle-ci est la suivante, une dose trop importante de talc utilisée pendant l’opération, pourrait provoquer une inflammation excessive des paroies, et engendrer des douleurs en conséquence. Cela m’a paru possible, mais une inflammation finit par disparaitre, donc il est possible que dans les mois suivant l’opération cela soit une cause possible de douleur, mais non sur le long terme.