Trekking dans la nature "El Choro"
Le trekking El Choro débute non loin de « La Paz », dans le Parc Nacional Cotapata, pour arriver 52,4 km plus loin au (très) petit village « Al Chairo » proche du village paisible de « Coroico », reconnu pour sa proche cascade du Rio Negro et les piscines naturelles du Rio Vagante.
En soit, le trek n’est pas difficile, étant principalement de la descente il est accessible à tous. Il s’effectue en 3 jours, cependant, 4 jours ne sont pas de trop pour apprécier la beauté du paysage, ce dernier changeant constamment de l’altiplano avec ses montagnes enneigées, à la pampa, puis très vite à la forêt bolivienne. Vous commencez par des températures assez froides qui laisseront rapidement place à une chaleur tropicale. L’eau de la rivière est 100% naturelle et par conséquent buvable ! Pas besoin d’emporter 10L d’eau avec soi !
Le camping sauvage est possible dans cet espace naturel protégé, il y a notamment des camping qui vous coûteront entre 15bs (2e) par personne (camping buena vista), ou bien par tente (camping Sandillani). Le principal soucis reste évidemment les moustiques… Ayez un bon répulsif !
Plus bas, le récit plutôt tranquille de ces 4 jours en compagnie d’Amélie, voyageuse Québécoise de très bonne compagnie ! (Quand on arrivait à se comprendre ahah)
Jour 1 :
Au départ du croisement entre la Rue Murillo et la Rue Santa Cruz, dans le centre de La Paz, nous prenons un combi (petit van de transport local) en direction de Yungas/Terminal Minasa. Arrivé au terminus, nous entamons le stop pour nous rendre à « La Cumbre » point de départ du trek, et entrée du parc.
Après une heure pouce levé, c’est Emilio, un argentin vivant en Bolivie qui nous amènera à destination, au fil d’une discussion plus qu’intéressante sur son projet cinématographique concernant le conflit Egyptien.
Nous sommes à 4650m, il fait froid, mais nous savons que derrière le pic de la montagne non loin, la chaleur nous attend ! Après avoir croisé quelques chevaux et locaux, ainsi qu’avoir pris des photos des montagnes enneigées, nous passons le sommet de la montagne, pour entamer la descente de quelques dizaines de kilomètres.
Étant en pleine saison des pluies, le temps n’est pas très clément, mais nous évitons la pluie… Pour l’instant.
Nous croisons des llamas, des alpacas, des araignées sur notre chemin, typique de ces régions montagneuses et de ces haut plateaux. La faim retentissante dans nos estomacs, nous faisons une pause dans ce qui semble être le mangeoire des chevaux broutant à quelques centaines de mètres, mais les pierres nous protègent du vent, alors ça ira très bien !
Nous repartons, ventre plein, tête dans les nuages, et impressionnés par ce qui nous entoure. Un drapeau accroché avec une ficelle se trouve devant nous, une simple technique des paysans locaux pour empêcher les animaux de s’enfuir certainement. Nous passons outre, et continuons. Nous croisons plusieurs petits villages où les enfants quémandent des bonbons, ou carrément de l’argent… Situation provocant un certain malaise quand tu aimerais simplement parler un peu avec eux, voir jouer…
Nous marchons, tout heureux, nous marchons. Jusqu’à tomber sur Besitos (Petits bisous), nom que nous lui avons donné car c’est un chien tout câlin qui nous aura permis de faire une pause, pause câlin en l’occurence.
La lueur du jour s’amenuisant, la fatigue du jour s’intensifiant (descendre fatigue aussi ! ), nous décidons de poser notre tente dans le gazon verdoyant. Nous profitons du repos pour qu’Amélie m’apprenne un jeu de cartes, puis, pour nous reposer un peu dans la chaleur de la tente.
Une pluie fine commençante, nous décidons d’allumer un feu pour nous réchauffer… Mauvais bois, plus pluie, résulte un feu vacillant à la chaleur douteuse. C’est lorsque la pluie s’est intensifié, que nous nous sommes fais de bonnes nouilles depuis l’intérieure de la tente, nouilles, repas du soir pour les 4 jours de trek.
Jour 2 :
Au petit matin, nous prenons notre temps pour petit déjeuner, je tiens d’ailleurs à préciser pour votre bonne culture générale, que les Québecois nomment les repas différemment.
Dans l’ordre :
Déjeuner (P’tit déj) – Dîner (Déjeuner) – Souper (Dîner)
Nouvelle journée, nouveau changement de paysage qui se tourne peu à peu vers une végétation plus dense. Les chutes d’eau et les petits ponts improvisés nous ravissent au plus haut point. Après s’être demandé si telles ou telles baies étaient comestibles, un brin de toilette dans la rivière, ainsi qu’une amitié à base de cacahuètes avec une poule, nous sommes trempés jusqu’aux os. Faute à la pluie s’intensifiant et aux chemins boueux inondés. Plus nous avançons, plus les herbes hautes regorgeant d’eau ne cessent d’inonder mon pantalon et mes chaussettes. Au moins, notre chemin est accompagné par toute une flopée de papillons aux couleurs magnifiques, du rouge, du orange, du bleu ciel, du vert, et même des transparents ! Papillons en train de manger des excréments d’animaux ou bien des restes de cadavres… Jolis, mais plus si mignons ^^
Nous arrivons au camping familial Buena Vista où nous acceptons de payer 15bs par personne, pour pouvoir poser la tente à l’abri, ainsi qu’utiliser le feu pour sécher nos affaires, feu qui ne durera pas… affaires qui ne sécheront jamais…
En train de nous reposer sur le gazon, nous pouvons écouter la radio de la famille, branchée sur le canal diffusant un match de foot, c’est donc sur d’interminables « GOOOOOOOOOOOOOOAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAALLLLLLLLLL » que nous partons en fou rire et en imitation sur chaque annonce de but.
Plus tard, deux des enfants nous apportent un casse croûte à base de maïs, bien chaud, qui nous met du baume au cœur. Mous passons la soirée à nous amuser avec les enfants de la famille ainsi que leurs neveux, fatigant, mais nous sommes récompensés par leurs rires et leurs yeux grand ouverts lorsque je sors mon réchaud pour préparer les noodles.
Fatigués, nous partons nous coucher, avec la pluie comme berceuse.
Jour 3 :
Levés, nous profitons d’une courte éclaircie pour faire sécher nos chaussures, en vain. La bonne vieille méthode des sachets plastique aux pieds me les sauvera pour le reste de la journée. Après quelques bananes, et un thé de coca, nous reprenons la route, le chemin, le sentier…
Après quelques kilomètres, nous remarquons l’entrée d’une grotte, intrigués, nous y rentrons, torches à la main. Nous marchons en canard parfois pour pouvoir passer dans les galeries, c’est un peu déçu que nous constatons que c’est probablement une mine de pierres abandonnée, ou pas. Nous sommes d’un autre côté rassurés, car la veille au soir nous avons appris que des jaguars étaient présents dans la forêt…
Sur le sentier, arrive le moment de traverser une rivière grâce à un pont, comment dire… Peu fiable ! Mais une pancarte indique un autre pont, plus sûr, non loin, effectivement… Si vous avez un équilibre parfait, c’est beaucoup plus sûr, dans le cas contraire, c’est votre décision…
Petit snack avec vue sur les montagnes, je m’essaie à la pomme, miel, noix… Délice sucrée qui redonne de l’énergie et régale les papilles !
Entre les cascades et les rivières qui coupent le chemin en deux, il faut s’essayer à des solutions alternatives à base de pierres ou de grosses branches pour traverser sans trop se mouiller, point positif, vous ne manquerez pas d’eau !
Voilà qu’une montée nous attend, ayant perdus l’habitude de monter, cela nous met un petit coup dans les jambes tout de même.
Toujours sous la pluie, nous arrivons à un champs de manioc, de bananes, ainsi que de patates, où nous rencontrons le propriétaire, qui nous raconte qu’il doit surveiller ses récoltes assidûment, car les singes vivant dans la forêt se font un malin plaisir à voler ces victuailles en abondance.
Arrivés au camping Sandillani, nous posons notre tente sous un toit, pour 15bs. Nous sommes accueillis par Rosa, femme très gentille qui est heureuse de pouvoir discuter avec des étrangers qui parlent espagnols. Je sors mon portable pour changer la monotonie du rythme de la pluie par un air de Manu Chao que reconnaît et chante Rosa ! C’est avec encore plus d’amabilité qu’elle nous aidera à allumer un feu pour sécher nos affaires, ce qui portera enfin ses fruits !
Vint l’échange de musique entre Québécoise et Français, avec des styles similaires, mais des artistes locaux propres à chacun, comme « Les colocs », côté Québecois.
Il se fait tard, il est l’heure de dormir…
Jour 4 :
Dernier jour, nous savons qu’il ne reste pas beaucoup, 7 km de descente avant de terminer ce merveilleux trek dans la nature. Arrivés à « Al Chairo », nous nous félicitons, et commençons à chercher des informations sur le transport jusqu’à Coroico. On nous annonce des prix hallucinants à 150bs ( 20e), c’est alors que nous rencontrons un homme, connaissant une personne à moto qui nous amènerait à Yolosita pour 25bs (3e), là où nous pourrons prendre un transport pour 5bs en direction de Coroico. Nous acceptons, et dans l’attente de la personne qui nous emmènerait, Amélie, affamée comme à son habitude, se prépare des noodles sur le bord de la route. Une demi heure plus tard, c’est déçu que nous constatons que c’est un taxi qui vient nous chercher, le motard ayant sans doute eu trop de flemme à faire des allers/retours, il nous a envoyé un ami à lui pour le même prix. Nous ne nous plaignons évidemment pas, nous sommes en chemin au chaud pour Coroico !
Voici donc la fin de l’aventure « El Choro » que je recommande à tous les amoureux de la nature !