L’île de Chiloé est très réputée au Chili, c’est un condensé d’histoire, de culture, et d’attrait touristique aussi bien pour sa gastronomie mêlant terre et mer, que pour la beauté des paysages côtiers. L’île est située au sud de Puerto Montt.  Si vous comptez la traverser de bout en bout selon l’axe Nord/Sud, vous n’aurez pas moins de 180km à parcourir, pas mal pour une île ! Bien que des projets de ponts soient en route, pour l’instant on y accède par bateau. Les élevages de saumons qui ont mauvaise publicité auprès des locaux sont aussi une des raisons qui font de Chiloé un lieu connu de protection du littoral et de la lutte contre la surexploitation maritime.

Quand se rendre à la Isla de Chiloé ?

La période estivale est la meilleure pour se rendre dans cette partie du Chili, les températures y sont plus douces que le reste de l’année. Pour les mois les plus chaud, on peut espérer atteindre les 20°C, Le climat est notamment très humide, du fait qu’il pleut énormement dans cette zone géographique, si vous visitez Chiloé sans jour de pluie, vous êtes soit très chanceux, soit très organisé. Prévoyez veste imperméable et de bonnes chaussures si vous comptez vous balader dans les parcs nationaux ou faire du stop. Généralement, un habitant (chilote) essaiera toujours de vous laisser proche d’un abri bus si la pluie se fait proche.

Maintenant que l’on sait à quelle période y aller, Comment s’y rendre ?

• Si vous venez du Nord

Et bien soit en stop, comme j’ai pu le faire, il m’aura suffit d’une voiture pour sortir de Puerto Montt, et d’un camion qui m’amènera à Ancud, ou bien en bus. Le camion qui m’a pris en stop ne m’a rien fait payer, vu que de toute façon avec ou sans moi il aurait payé la même somme, seulement les véhicules/vélos payent la traversée.

Dans les deux cas, vous devrez embarquer sur un « transbordador », le bateau effectuant la liaison entre le continent principal et l’île en une petite trentaine de minutes. Au niveau des tarifs, le prix de la traversée est inclus dans le billet de bus. Le premier bateau part à 07H00, puis il y a une rotation qui permet d’avoir un bateau toutes les 15min jusqu’à 23h00. Si vous êtes en voiture, le prix de la traversée devrait être aux alentours de 10e.

• Si vous venez du Sud

Depuis la patagonie, de nombreux ports offrent une liaison maritime avec l’île de Chiloé, pour consulter les différents itinéraires possibles et les horaires, voici le site officiel de la compagnie effectuant ces trajets :

https://www.navieraustral.cl/

Les richesses de Chiloé

Les points d’intérêts

• Ancud

Depuis cette ville, des tours en bateau partent pour aller observer les pingouins de Puñihuil. Je n’ai pas effectué ce tour, car souvent ces tours ne correspondent pas à mon mode de voyage, mais j’ai entendu de bons retours sur la visite qui reste loin des pingouins pour ne pas (trop) les déranger. Beaucoup d’agences proposent ces tours dans la ville d’Ancud, ou directement sur la plage.

• Castro

A Castro, capitale de la région, on peut y observer de nombreuses maisons sur pilotis, c’est le principal attrait de ce lieu. Il est agréable de s’y balader pour dénicher de jolis points de vue sur les maisons colorés qui bordent la côte.

Si vous voulez faire une petite pause sur la place centrale, vous pourrez y manger un milcao, tout en faisant face à son église violette. Puis, pour éliminer, aller faire un tour au marché pour y acheter du poisson frais par exemple, qui a dit qu’on ne pouvait pas préparer le repas du soir après avoir déjeuné ?

• El Muelle de las Almas (Le quai des âmes)

La légende de ce lieu remonte plus bien loin que l’installation de ce pont en bois, elle tire son origine de la culture Mapuche. Je vais vous traduire une partie de ce qui est inscrit sur cette pierre présente en ce lieu. 

« Les anciens racontent que lorsqu’une personne meure, son âme doit voyager aux falaises de Pinta Pirulil, et appeler le passeur Tempilkawe, qui la transportera sur son bateau blanc d’écume, vers l’horizon et le ciel. Ceci, non sans qu’auparavant cette âme soit préparée, et soit en possession de ses belles llanka (pierres colorées, qui en Mapundungun, la langue des Mapuche, signifie « Joyaux »), que le passeur demandera comme payement pour la traversée »

Avant le tremblement de terre et le raz de marée du 22 Mai 1960, il existait dans les falaises de Punta Pirulil, face aux loups de mer, des cavernes, qui, face au constant impact des vagues, généraient d’abondant blocs d’écume blancs. Lesquels s’échappaient souvent des cavernes vers la mer ouverte ressemblant fortement à de petits bateaux blancs. C’est à ce moment que l’on disait que le passeur Tempilkawe emmenait les âmes de ceux qui étaient venus à lui pour demander un passage vers l’au delà…

Situé à une dizaine de kilomètres au sud de Cucao, le « Muelle de las Almas », est une œuvre artistique installée en 2005, elle représente le chemin que prennent les âmes lorsqu’une personne décède, le « quai des âmes » pointe vers le haut, évoquant l’élévation de l’âme vers un autre lieu.

• Le Parc National de Chiloé

Si vous vous trouvez aux alentours de Cucao, vous pouvez aller visiter le Parc National Chiloé, il est possible de le visiter avec ou sans guide. Pour ma part, j’ai choisi l’option sans guide. En bref, il y a tous les jours des sessions vidéos avec un garde parc expliquant la différente faune et flore présente. Il est intéressant de voir le type de végétation qui m’a paru presque ressemblante à une jungle, alors que l’on se trouve sur la plage. Pour une balade d’une heure ou deux, ce parc est idéal pour se détendre en suivant les passerelles en bois qui vous guideront à travers ce lieu de nature protégé. Attention, il n’y a pas de service de consigne, vous pouvez choisir de payer au restaurant juste en face une consigne pour y laisser votre sac de rando, ou bien le porter du temps que vous visitiez, tout dépend du poids de ce dernier. 

Personnellement, j’ai eu de la chance, j’avais gardé mon sac avec moi lorsqu’une garde parc m’a invité à le laisser dans son bureau le temps que je visite le parc, en échange de lui cuisiner un bon plat le soir même (et oui, quand elle a su que j’étais français, elle n’a pas cherché longtemps ce que je pourrais lui offrir en contrepartie ahah). Au final la chance continua à me sourire, je serai resté 2 semaines chez elle à retaper sa maison, tout en visitant le parc accompagné d’autres gardes parc, avec qui je me suis lié d’amitié.

• La Plage de Cole Cole

Située dans l’enceinte du Parc National de Chiloé, cette plage entourée de nature sauvage est une beauté des paysages de l’île. On y accède en longeant la plage ou en suivant la route,  depuis l’entrée du parc côté Cucao, jusqu’à atteindre un chemin en côte qui monte de façon assez prononcée avant de redescendre vers la plage de Cole Cole. Il vous faudra prévoir une bonne après midi, voir planifier un pic nique, car la plage se situe à environ 5 km de l’entrée principale. Cependant, une fois sur la plage, vous saurez pourquoi vous vous êtes donné la peine d’y aller. Vous êtes le plus souvent seul, sur une grande plage, entre mer et végétation. De beaux cailloux travaillés par les vagues peuvent se trouver sur cette plage d’ailleurs, c’est un spot connu pour y trouver de jolies pierres.

• Les légendes populaires 

La mythologie de Chiloé est riche en personnages et histoires mêlant traditions indigènes, et légendes amenées par les conquistadors espagnols. Par son isolement géographique, la narration de ces légendes ont prospéré dans l’archipel, et sont devenus une part importante de la vie quotidienne des habitants. Voici quelques protagonistes de cette mythologie.

• Où dormir sur l’île ?

Dans toutes les villes de l’île se trouve des hébergements (auberges/hôtels/camping). Pour être fidèle à mon mode de voyage, comme toujours, je n’ai pas fréquenté ces dits hébergements. Dans les villes, il est difficilement possible de dormir dans les parcs. Etant arrivé à 3h du matin à Castro, la police m’a laissé dormir dans le parc au dessus du cimetière, bien que je devais être parti avant 6h du matin (avec une amende à la clé en cas de refus ou de non respect de cette consigne).

Outre les difficultés pour dormir dans les villes, la météo n’est pas des plus clémente lorsqu’il s’agit de bivouaquer. Mieux vaut ne pas craindre la pluie quand on dort à Chiloé. La plupart du temps, je posais la tente sur les rives des nombreux lacs présents dans les parages, ou bien sur la côte quitte à être un peu exposé au vent, et toujours en prenant garde à bien me renseigner sur l’amplitude de la marée, ce serait une sacrée surprise de se réveiller à 02h00 les pieds dans l’eau !