Santa Cruz de la Sierra

Peut être vous ai-je déjà compté à quel point j’aimais la Bolivie dans les précédents articles, vous allez me dire : «  Oui on a compris, c’est magnifique, et les gens sont incroyablement hospitaliers ». Mais je vais devoir vous le redire, encore et encore !

Je vous remet dans le contexte post-Torotoro :

  • J’arrive de Samaipata
  • Toujours dans la nostalgie de l’aventure ToroToro
  • Je n’ai plus beaucoup de sous
  • Je ne veux pas payer d’hébergement
  • Je compte me diriger vers la jungle amazonienne en stop
  • Je suis désormais seul
  • J’ai rencontré Rosmery quelques jours auparavant qui vit à SC

Santa Cruz, capitale économique du pays. Il n’y a pas grand intérêt à y rester long, ce que vous pourriez y faire serait visiter les musées, mais surtout la cascade Espejillos situé un peu avant Santa Cruz, à San Jose. Très facile d’accès, c’est un lieu familial pour aller se rafraîchir lors des chaleurs étouffantes de Santa Cruz.

Cependant, je n’y suis pas resté pour cela, je vous explique…

Je viens d’arriver à SC (Santa Cruz), il se fait tard dans l’après midi, un peu trop pour entamer le stop vers l’Amazonie, mais par chance, j’ai toujours le numéro de Rosmery, que j’appelle.

Je lui demande si elle aurait un coin de jardin pour que je puisse poser ma tente, Santa Cruz étant une des principales villes du pays, un peu de sécurité dans un coin d’herbe m’enlèverait un peu de stress inutile… Elle me répond qu’elle ne peut pas, mais qu’elle me rappelle vite… Une bonne heure passe, comme toujours les mêmes questions reviennent

«  Où vais-je dormir ? » « Est ce que c’est dangereux ? » « Est ce que la police va me virer ? »

Les grandes villes peuvent toujours être stressantes quand tu prévois de dormir dans la rue, seul.

Mon téléphone sonne, c’est elle, je décroche avec espoir. Elle me dit qu’elle vient me chercher là où je suis, sa cousine qui vit à l’extérieur du centre peut m’héberger, parfait ! Elle me rejoint donc, m’invite à manger, m’offre un café, puis, me paie le transport jusqu’à chez sa cousine.

C’est ainsi que je rencontre Margarita et son fils de 14 ans, Sebastián, qui visiblement est très intrigué par moi, nous parlons des heures durant, il mettra même son matelas dans la même pièce que moi pour que nous puissions parler de voyage, et d’un peu tout d’ailleurs.

Par respect, je pensais rester quelques jours environs, mais les choses se passant tellement bien, les jours défilèrent… Sebastián m’a emmené à son église pour que je rencontre ses amis. J’ai été reçu de bon cœur par des personnes souriantes et accueillantes, ce qui m’a une fois de plus, fait réfléchir sur la religion, dans le sens où elle pouvait aussi avoir le pouvoir de réunir les gens, outre le fait de provoquer des conflits…

Rosmery est professeure des écoles, elle m’a fait participer à une de ses classes en tant qu’assistant taille-crayon, lors des dessins pour la fête des pères. Les enfants, s’ils voulaient tailler leurs crayons, venaient à moi pour que je le fasse… mémorable. Les différentes têtes qu’ils pouvaient faire lorsque je les leurs rendais ! Entre les grands sourires, le « je sourie à moitié car je sais pas si je peux te sourire », les indifférents, et ceux qui me regardaient comme s’ils avaient vu un extraterrestre ! Hilarant !

Je n’ai pas pris de photos avec les enfants par soucis de droit à l’image. Mais lorsque j’en ai fais part à ma bienfaitrice, elle m’a rit au nez en disant que j’aurais tout à fait pu, dommage !

Quelques jours plus tard, je marche dans le parc principal de la ville, lorsque, après une mésaventure, je me retrouve à discuter avec une policière qui me parle de la tristesse que cela doit apporter à ma famille que je sois loin aussi longtemps, comme si ma famille ne m’importait pas ! BREF !

Au milieu de notre discussion, elle me parle notamment d’une ville où elle est partie en vacance, nommé Roboré, à quelques 500km de là, non loin de la frontière Brésilienne, je l’entends pour la première fois ce jour là, mais pas la dernière car deux autres personnes m’en parleront à leur tour !

J’y réfléchis, j’y réfléchis et je me décide à y aller la semaine prochaine. En attendant, j’en profite pour passer du temps avec les personnes qui font tant pour moi.

A l’église, je rencontre Martha et Winder, leurs fils (Jonatan et Timothy) sont des amis de Sebastián, et ils nous invitent ainsi, sans me connaître à venir manger chez eux. Je me propose d’aider pour préparer le déjeuner, ce que Martha, très bonne cuisinière, ne refusera pas. Nous cuisinons donc, parlons de nos vies respectives, de ce que nous aimons dans l’art culinaire, de la famille…

Après le repas, Winder m’invite à boire un maté dans le jardin, nous passons alors quelques heures passionnantes à discuter de nos croyances, de mon côté, l’univers et les énergies présentes en ce monde, de son côté, Dieu.

Parfois nous nous rejoignons sur certains points, sur d’autres nous avons des différents, mais des différences que tout deux comprenons, et respectons.

Martha et Winder finissent par m’inviter à rester chez eux pour quelques jours ce que je finis par accepter en prenant soin de demander auparavant à Margarita si cela ne la dérange pas. Ils habitent à côte de l’église, donc Sebastián aussi peut venir après la classe à laquelle il assiste avec Jonatan et Tim.

Nous passerons alors des journées à cuisiner et à parler avec Martha, tandis qu’avec Winder, nous développons nos philosophies de vie, et, avec les garçons, nous plaisantons sur le choc que cela est pour eux d’imaginer ne pas avoir internet pendant un mois. De plus, mon hamac (car je dors dans mon hamac) les rend fou de joie ^^

Je passerai quelques semaines au final à Santa Cruz avec des personnes au cœur d’or, Rosmery, Margarita, Martha, Winder, Sebastián, Jonatan, Timothy… Ce ne fut pas une expérience touristique dans la ville de SC, mais une expérience humaine, chaleureuse, de partage entre deux cultures différentes, mais entre des personnes égales qu’importe l’origine ou la nationalité.

Ils m’auront hébergés, fait rire, donner à manger, mais par dessus tout, offert la gentillesse et la bonté qu’ils ont dans leur cœur, de sages paroles dont une qui m’a marqué de Winder…

« Il est possible qu’un jour quelqu’un te vole ton sac, mais il y a une chose que tu ne dois jamais laisser personne te voler, c’est la paix que tu as en toi. »

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